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Et bien, à tout réfléchir, cet état de fait ne me pose aucun problème majeur. En tout cas, rien d'insoluble. Pour autant, j'aime être subjuguée par l'étendue des connaissances de mes comparses. Ce sont un peu des états de grâce, que de se retrouver en conversation avec des personnes dont le savoir se trouve sans commune mesure ! Le plus étonnant, c'est sans contexte leur facilité à se mettre à niveau, avec leur interlocuteur. J'ai pu constater qu'il existe autant de niveaux culturels que d'individus, et tout autant de mise à hauteur possible. C'est dire...
Il y a peu, une vieille dame plutôt revêche, me crachait un venimeux " illettrée " sans appel, qui a provoqué chez moi un gloussement irrépressible. Puis, prise d'une suspension de conviction profonde, j'ai vérifié les définitions de la condamnation, qui avait l'air si terrible. Par chance, j'étais à peu près encore dans la norme du lettrisme, puisque j'étais pour l'heure en capacité d'intégrer d'une part, la parodie d'insulte, et d'autre part, d'y répondre, par écrit...
Il est fort dommage qu'elle ne puisse pas lire ces quelques lignes qui lui sont destinées. Savoir écrire correctement, suffisamment pour maintenir une autonomie grammaticale. Il y a toujours pire. Il y a toujours mieux. Bien mieux. Certes. Je n'ai pas le goût de tout savoir mieux et plus grand que tout un chacun, c'est un fait. Ni la prétention. Il y a Dieu. Et il y a moi. Rires. Et c'est très bien comme ça.
J'ai réfléchi quelques jours.
Et il m'a semblé que c'était plutôt pas mal d'avoir encore tant de choses à apprendre, à découvrir, non pas sous la contrainte sociale ou que sais-je, mais à mon rythme à moi, même s'il est comparable à la tortue des Galapagos. Pourquoi les Galapagos ? Parce que je sais bien que l'endroit n'est pas formidable, mais la mélodie des syllabes qui en font ce tout, me plaît.
J'ai aussi eu de la peine pour elle, qui sait tout sur tout. J'ai trouvé ça super triste de n'avoir plus de doute, plus d'espoir, plus de surprise sur rien. C'est un bien maigre lot pour autant de connaissances accumulées comme un trésor qu'on aurait enterré quelque part, et qu'il n'y aura jamais personne avec qui le partager, puisque les autres n'ont pas la saveur de l'inconnu, dorénavant.
Puis, j'ai fabriqué une petite étoile à cinq branches, avec des bâtonnets de buis et une agrafeuse. Elle était trop nue, trop fragile, et c'est bientôt l'hiver. Alors je l'ai un peu emmitouflée, pour qu'elle puisse briller avec son petit coeur intérieur. J'ai trouvé ça bien.
Et je suis allée me coucher.
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