Que la roue tourne, on s'en fiche !



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Que nenni.
Elle tourne, la roue. Dans le sens des aiguilles du montre, ce qui semble logique, quand on y pense deux secondes. C'est un peu le sens de la vie, la Terre se trouve dans ce même élan qui entraîne tout avec elle. La seule façon d'inverser le flow, ce serait d'avouer un penchant diabolique, du genre qui ferait couler l'eau d'un robinet à l'envers, vers le siphon. Un truc super angoissant, donc bien sur que non, vous détesteriez posséder une capacité aussi glauque.

Concernant notre affaire de roue qui tourne, comme finalement toutes les roues, vu qu'elles sont conçues pour tourner, ça tombe bien, il est certain qu'à chaque fois qu'on vous la sort, que la roue va tourner, on a un peu envie de bugner le Lapalisse qui se trouve en face. Parce qu'en terme de conseil, déjà, on a vu mieux. Si ça se trouve, votre psy, lui même, va vous seriner le même constat, et là, ça va carrément vous énerver, parce qu'à cinquante balles la consultation, on peut espérer mieux qu'un peu de bon sens (pas celui de la roue, du coup).

Il est vrai que lorsqu'on attend un conseil éclairé, voire, avisé, on se retrouve dans la peau d'un des petits cochons, celui qui est interloqué mais pas hyper angoissé non plus, ne serait-ce que parce qu'il a construit la maison en pierres, le petit malin. Alors le loup furibard et affamé, il n'est pas super inquiet non plus. Il pense qu'il va gérer, mais ce sera pas simple quoi. Donc, il attend l'info qui va faire de lui un winner. Et l'idée de faire un feu de cheminée n'est pas une évidence, surtout si c'est le plein été. On peut donc considérer qu'il s'agit d'une vraie bonne suggestion. De celle qui va accélérer la roue, peut être. Histoire qu'elle se pointe sur l'arrivée, fissa.

Après, avez-vous déjà regarder une roue tourner ?
C'est à la limite du supportable. C'est quelque chose d'hypnotique. On peut s'interroger sur la raison pour laquelle on nous invite à nous auto-hypnotiser pour résoudre nos problèmes. Alors quoi ? Vous êtes en train de larmoyer sur votre vie toute pourrie, et l'autre grande saucisse qui vous envoie vous faire une hypnose, pour vous remettre à jour, un reset à la roue. Sérieux, c'est vraiment trop bizarre.

La dernière fois que j'ai observé une roue qui tourne, non pas que je passe ma vie à observer ce genre de petites choses, mais enfin, au moins une fois, j'ai constaté un truc. La rustine. Le fait de remarquer un détail qui fait de la foutue roue, un élément qui n'est plus parfait, même si elle continue de tourner, mine de rien, façon " je m'en fous de la rustine ", et bien ça la rend moins fascinante.
  
Nous y voilà.
La particularité.
J'y reviens souvent, dans nos errances de questionnement, je le sais bien mais il y a raison et matière à moudre.
Cette différence, souvent infime, qui nous vire, nous dégage aussi de la perfection, et nous rend si humain, si intéressant. Sans nul doute, si fascinant, quand on prend le temps de s'y attarder.

 Je ne sais pas vous, mais moi, je n'ai pas du tout envie de ressembler à une roue parfaite, qui tourne admirablement bien, sans accrocs, sans arrêt buffet, sans cesse.
J'aime prendre ce temps qui n'est pas obligatoire, parce que je le décide ; que les choses ne soient pas toujours idéales, que les conditions vont faire de moi un être pensant, dans la réflexion, pas toujours dans un réflexe d'action/réaction. Cette mécanique idéale qui fait de cette roue un objet destiné à tourner, toujours, et encore, ne peut entraîner autre chose, qu'elle même.
Ce qui nous entraîne, nous, ce sont bien d'autres éléments.
C'est que tout et n'importe quoi peut interférer dans nos cycles.
Cette affaire de roue qui tourne n'est décidemment pas très claire.

J'ai finalement pris l'option de penser qu'il s'agissait d'une sorte d'avertissement sur le destin inexorable. Vous savez, les personnes qui vous expliquent que cela ne sert à rien de vous battre contre vents et marées, puisque de toute façon, la roue du destin continue de tourner, du début à la fin de votre vie.
Sauf que ça ne me convient pas du tout, cette idée d'inexorabilité.
Pourquoi devrai-je accepter que tout soit déjà tracé, tout écrit ?
Que deviendrait mon libre arbitre alors ?
Ne serait-ce pas étrange que cette roue ne tienne compte à aucun moment de ma singularité, celle qui fait de cette existence, un chemin parsemé de mes choix, notamment les plus inattendus ?
Et là, je dis que la roue, elle est mal barrée, déjà.
Elle a beau vouloir tourner avec sa force centrifuge, je parie que la mienne, à moi, est sacrément plus balaise. C'est que nous avons, contrairement à la roue qui n'a d'autre fonction que de tourner, d'autres cordes à nos arcs. Rien n'est simple lorsqu'on est doté d'humanité. C'est très bien d'avoir le modèle d'une belle roue lisse qui tourne avec cette facilité incroyable alors qu'on rampe comme des malheureux dans les tranchées d'une existence souvent délétère. Bien sur que tout le monde aimerait que chaque jour soit aussi bien huilée qu'une mécanique idéale. A la différence qu'un peu d'huile n'a jamais modifié le cours des événements, sauf en cuisine, et celle de coudes, que peu pratiquent, hélas, pour cause de recherche en facilité. Encore un coup de la roue !

Pour finir, je propose de ne vouloir plus monter dans un train en marche, puisque les roues nous défieraient avec l'outrecuidance propre à leur perfection.
Inutile de partir en courant, autant arriver à son rythme.
Après, le moyen de transport utilisé, ma foi, c'est vous qui voyez.

La roue tourne, la caravane qui passe lorsque les chiens aboient, les moulins à vent de Don Quichotte, toutes ces invitations à lâcher l'affaire quand elle semble compromise.
Plus question de combativité du coup.
Il nous suffirait de contempler le sablier dans lequel s'écoule les grains de sable, quelque chose qui serait insaisissable de nos doigts de mortels impatients. Et puis que ferions-nous d'un seul grain de sable, à votre avis ? Il se pourrait que ce simple grain-là soit suffisant pour mettre en échec une roue admirable.

Donc.


Commentaires

  1. Il prend cher ce pauvre psy ! :D

    Line de https://la-parenthese-psy.com/

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  2. tu as raison... il vaut mieux attendre que le train soit à l’arrêt ! Moins casse g...! Et puis sans roue il reste la marche ... 😉

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    1. Sinon, on peut courir après le train...

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