La rareté qui crée le besoin ...

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J'ai longuement parlé avec toi. Tu es un peu ma bonne conscience. Et je sais que mon besoin de me confronter à toi, c'est ma façon de la récupérer.
Ma satanée bonne conscience.

Il y a bien des années que nous nous connaissons. Que tu subis, sans nul doute possible, la mécréante patentée que je suis. Que tu écoutes. Et surtout, que tu entends. 

Lorsque je m'adresse à toi, c'est que mon besoin de faire le point avec moi même est tellement fort, que ce poids qui m'écrase, il y a comme une urgence à le faire disparaître. Ou l'alléger.






Avec toi, j'utilise principalement le monologue. 
Entre nous.
Ce qui pourrait sembler paradoxal, lorsqu'il y échange.
Mais qui peut bien prétendre qu'un dialogue, ce sont des mots, intelligibles, prononcés à voix haute ?

La plupart de tes conseils sont silencieux.
Et ils sont les plus précieux jamais inspirés.
La preuve que, par l'abstention de toute suggestion, il est possible de créer bien plus qu'un lien.
Peut être utilisons nous une sorte de compréhension tacite, déterminée, qui sait, par l'intonation de la voix, le choix des mots, la syntaxe affolée d'une phrase ?

Tu es celle que je vois le moins. Mais peut-on vraiment voir sa conscience ?
Et pourtant, je te perçois mieux que n'importe qui. Tu me diras, c'est un peu normal pour une prescience efficace...
Parce que tu ne me préconises rien.
Et que je ressens, bien plus que je n'écoute.
Tu es comme cette feuille d'érable qui voltige sous le joug du vent d'hiver. 
Souple. 
Et légère.
Et ma main n'a de cesse que d'être un soutien.
Si tu le veux.
Quand tu n'as besoin de rien.


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