La musique de mes poches ...

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J'ai farfouillé longtemps. 
En vain.
Pas moyen de mettre la main dessus.
Par contre, le petit cliquetis de mes clés, m'a ravit.
Et j'ai comprimé, juste pour plaisir de le froisser, et de l'entendre frissonner, un bonbon acidulé qui date de l'an dernier.
Comme il faisait un froid de gueux, j'ai laissé traîner mes doigts au fond de mes poches.
Je me fous que ça risque de l'élargir. Le lycra, faut bien que ça serve à quelque chose.
Je me suis aperçue que ça faisait des lustres que je n'avais pas déambuler ainsi, avec cette allure de crâneuse. J'aurai dû mettre mon cuir. Dommage. 
Je l'aurai remonté du col, ne laissant dépasser que quelques boucles survoltées. 
Je crois même que j'aurai entourloupé mon cou d'une longue écharpe grenat, histoire d'être bien au chaud.
Je claque des talons, juste pour le plaisir de résonner sur le trottoir. Les pavés sont inégaux. C'est encore meilleur.
Je découvre avec délectation un capuchon de stylo, coincé dans la poche ticket. C'est le bonheur. Je le triture un instant, avant de le porter à ma bouche. Si je souffle dedans, il va se transformer en sifflet de fortune. Un petit soufflement aigu qui va surprendre les passants.
Mais je peux aussi le mâchouiller. C'est moins bon qu'une boule de gomme, et ça dure ad vitam eternam. Ca demandera aussi un bel effort des maxillaires, et peut être que je réussirai à le fendre. C'est un petit clac qui annoncera la fêlure. Un bruit de l'intérieur.
J'ai trop froid décidément.
Je rentre.
Et la première chose que je vais faire, en arrivant, ce sont mes poches ...

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