Portraits familiers ... Le coeur d'artichaut ...



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A chaque jour, sa princesse ...
C'est à peu de chose près, la devise de notre coeur effeuillé. Une belle feuille tendre et goûteuse à déguster au quotidien.
Il ne saurait donner plus.
Une nature végétale parcimonieuse.

Il n'y a pas si longtemps, il rencontre cette fille extraordinaire. Elle le subjugue dans la seconde. A la limite du harcèlement, il la suit, plusieurs heures. Ombre omniprésente.
Il s'attache à ses pas. Il n'est pas inquiétant. Il se fond impeccablement dans le décor. Imbriqué dans la vitrine, ici. Confondu sur ce banc public. Ecorce marbrée, contre le tronc d'un peuplier des villes.

Elle vit, sous ses yeux.
Elle peut être nonchalante, quelques mètres. Puis s'activer tout à coup, à l'orée d'un carrefour. C'est un tempo inédit auquel il s'adapte.
A chaque instant qu'il découvre, ligoté à cette existence qui ne lui appartient pas, il se sent plus fermement ferré. Son organe vital tressaille. Une arythmie bien connue. Et pour cause.
L'amour, ce sentiment qui lui colle à la peau comme l'écaille au poisson...

Il va donc l'aimer.
Un jour entier.
Adhérent tacite à quelques heures de fascination exacerbée d'une composante inconnue.

Puis, à la tombée du jour, il ressentira alors, les affres d'une affection qui meurt. Une lente agonie, entre chiens et loups. Le soleil se noiera dans une mare sanglante. Le ciel s'embrasera sous le coup de douleur. Puis la nuit. Enfin.
Et la promesse d'un lendemain.
Et d'autres amours à venir.

Tant de feuilles restent à dépouiller de ce coeur qui étouffe ....

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