Portraits familiers ... l'homme objet ...


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Un peu d'honnêteté que diable !
Bien sur qu'il existe... 
Que celles qui n'ont jamais, ô grand jamais, utilisé un homme pour ses capacités physiques exceptionnelles, soient placées sous cloche et canonisées sur le champ !

La réalité n'est pas forcément un passage à l'acte, avec consommation immédiate de l'objet en question... Parce que l'univers fantasmagorique des femmes est si riche, si foisonnant, si original, que bien souvent, nul n'est besoin d'aller aussi loin...

Je me souviens de cet homme.
Un véritable spécimen.
La perfection n'est pas un vain mot, si vous le croisez. Une stature imposante, avec une presque double décade. Il pourrait impressionner mais c'est l'effet inverse qui se produit. Sans doute les rondeurs de sa plastique, qui atténuent tendrement une éventuelle inaccessibilité. 
Il m'avait accompagnée dans une soirée. Un mariage peut être. Ou un jour de l'an. Quelque chose de très festif en tout cas.
Je n'étais pas sa maîtresse.
Cependant, il s'était fait un point d'honneur à me tenir par le bras, à la traversée du parc. Etait là, près de moi, du buffet à la piste de danse. Il ne me suivait pas comme mon ombre. Il ne l'aurait pas pu. J'étais plutôt, à l'ombre de lui même.

L'homme objet.
Un ressenti parfois.
Il me tourne le dos, observant le foule hystérisée collectivement sous le sirop d'un groupe anglais. Ses  bras sont croisés, ce qui accentue le volume de son dos. Je suis en train de parler avec une jeune femme. Tiens, peut être un mariage finalement. Elle porte un robe crème fouettée, vaporeuse à souhait. Nous évoquons, par le menu, ses prochaines vacances au soleil.
Sans vraiment m'en rendre compte, ma main effleure la cambrure dorsale de mon compagnon. C'est totalement involontaire. Je n'ai pas eu la moindre intention de lui faire des avances. Ou quelque chose y ressemblant.
J'ai juste posé ma main à la creusée. Pas non plus pour tâter son anatomie parfaite. Expliqué ainsi, je pourrais passer pour une coquine patentée. Que je suis parfois. Mais pas cette fois-ci, il faut me croire.
Il se trouve que ma main, dotée d'une vie séparée à l'instant, aime bien cette cambrure là. Elle lui plaît tant, qu'elle s'y incruste. Mes doigts ont accentué la pression, pour mieux sentir la résistance de la chair, je pense. Cette chair, juste en dessous. Il portait une fine chemise de lin. Très douce. Une incitation tacite à la découverte. Mon cerveau à moi, était ailleurs. Très occupé à m'extasier des clichés façon Dolce Vita de la jeune mariée...

Les femmes ont la capacité de faire plusieurs choses en même temps. J'en ai la preuve. Pour l'avoir expérimenté, ce jour là.

Au bout d'un temps indéterminé, l'homme a pivoté, d'un demi tour, s'est penché vers moi pour me chuchoter quelque chose à l'oreille. Son accent m'a fait tourner la tête. J'ai toujours eu un faible pour les langues étrangères.
C'était une petite phrase anodine. Sans doute un truc du genre " une caresse légère pour s'envoler mon coeur ... ". Son sens de l'humour m'a surprise. Si j'avais bien vue ma main, et son manège, je n'avais pas vraiment conscience de ses effets éventuels. 
Il a posé la sienne. Sur mes phalanges alanguies. Et c'est sur son invitation tactile que j'ai entrepris une investigation plus avant...

Nous avons dansé aussi, ce soir là. J'avais le visage posé contre lui, et je me félicitais de porter des talons d'une bonne dizaine de centimètres. Ce sont eux qui m'offrait le refuge d'un torse aussi confortable... En ballerines, l'affaire aurait été autrement plus déplaisante...

Je me souviens de cet homme. 
Je l'ai touché, toute une soirée. Tantôt caressante, parfois agaçante. Je l'ai griffé. Du bout des ongles. Il s'est cambré de surprise. J'ai taquiné ses avant bras, du plus tendre de mes doigts. Il a senti la pression de mes paumes contre son sein. J'ai respiré contre lui. Il est resté un parfait gentleman. Une soirée mémorable de séduction inavouée. Je me souviens mieux de cet homme et de son corps, en borderline, que d'autres, que j'ai connu au delà.

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