Ce que je sais de toi

...

Il m'apparaît soudain comme un trait de lumière, de ce genre d'embellie qui subjugue longtemps. On se retourne, et,comble de forfaiture, ce qui paraît figé n'est plus que faux semblant.
Cherche la faille, l'interstice invisible, contourne les plaines, et les sables mouvants,
En un pas, en mille ans, creuse ta propre tombe, au milieu d'un parterre fleuri et odorant.

...

Ne te retourne pas.
Avance.
Cours.
Prends tes ailes à ton cou, ne suspend pas ton vol.
Chaque mètre avalé est un acte héroïque,
Ce qui sue de tes os n'est rien.
La béance aux mauves peut attendre, ce temps n'est pas le tien.
A ta bouche, porte enfin l'esquisse d'un sourire,
La vie ne vaut d'être vécue que dans le lâcher prise.

...

Vis, l'ami.
Réveille-toi.
La torpeur qui s'accroche à tes pieds, comme une plaie sur ta peau exsangue, n'a pas raison de toi.
Tu n'as qu'à arracher ces dernières racines. 
Vois comme tu es libre soudain.
Le poète ne saurait être lié aux règles.
Elles sont faites pour les hommes, pas pour les rêves.
Que n'es-tu fait juste de chair et de sang, ce serait si facile.
Le pur esprit est autre.
Tant mieux.
Ou tant pis.

...

Tu reviendras, un jour, à cet enclos caché, mûriers entremêlés aux ronces brunes, et bien sur, ce corps ne sera plus plus.
Quelle importance, au fond.
Tes balluchons de mots, jetés aux quatre vents, seront autant de vies offertes à ceux d'en-bas, qui ont besoin de cadres, de limites et de règles. Offrande ultime qui ne s'éteindra pas.


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