Mirate, mirame ...

...

A chaque rencontre, on envisage l'autre. C'est la vue qui va décider si suite il y aura. Cela créé un immense dépotoir, tous ces gens à peine envisagés, déjà au rebut. On se fie à notre propre registre de repères, l'admissible, l'impossible, la perfection ou l'impensable. Tout ça, en une fraction de secondes, ce qui me paraît tellement peu. Peut être que la majorité des gens n'ira pas à l'encontre de cet instinct primaire. Il y existe aussi les autres. Qui n'envisagent rien. Leurs yeux sont ouverts sur le monde. Ils créent leurs interactions sociales en toute liberté, sans références particulières, avec ce regard scrutateur incroyable. Ah non, cela n'envisage plus. Cela dévisage, détaille avec attention. Ces yeux là glissent sur l'autre, sans état d'âme superflu, cherchant la faille dans l'iris, fragile, entrée secrète des âmes cachées. On sent soudain l'infraction mais il est trop tard. L'invité implicite est déjà dans la place. Ce sont des ondes souples, fluides sur lesquelles il navigue, vous tenez bon la barre, les eaux sont tranquilles pour l'heure. Il arrive que la ballade dure un peu ; parfois, vous débarquez l'intrus au plus vite. C'est selon. 
Sur le ponton, vous distinguez, avec le recul nécessaire, cette nouvelle entité, un frôlement subtil entre l'essai et un début...
Mirate.
Mirame.


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