Ces secondes en suspens


...
Ce que je voudrai prendre, à ce temps suspendu,
Ta grande capeline, tes gants et ton manteau,
Cet étrange parapluie aux accents orientaux,
Les flocons, se mourant, sur la terre battue.

Je chiperai aussi, de mes longs doigts gantés,
Jusqu'au fond de tes poches, ton argent et tes clés,
Puis je me glisserai dans ta rue, sous ton toit,
Pour m'enfouir dans tes plumes, et attendre l'été.
Je serai dans ton ombre, avançant dans tes pas,
En alerte toujours, enfant douce aux abois,
Un souvenir heureux, accroché à tes basques,
Tes souliers éculés, qui glissent sur l'asphalte.

Quand enfin, un matin, le soleil jaillira,
De son écrin crémeux, je quitterai l'endroit,
M'accrochant à ces feuilles, celles du peuplier,
M'imbibant de lumière, je partirai en paix.





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