Et si l'amour n'était qu'un bouquet de violettes ?


...
Si c'était le cas, l'amour aurait une couleur, piochée entre les pourpres et les bleus, quelque chose d'aussi chaud que le sang additionné à la profondeur de l'océan. Le violet serait ambigu, entre le feu et la glace, excluant mièvrerie et tiédeur, ce qui un bon début pour un bouquet à vocation pyrotechnique, les papillons sont largement hors jeu, entre un feu d'artifice dans le cœur et des Napoléon dans le bide, les naturalistes doivent se tenir les côtes... Après, il faut quand même visualiser les endroits où l'on trouve de la violette, à part chez la fleuriste, ce qui manque singulièrement de l'aura romantique nécessaire pour allumer la mèche, c'est au ras du sol qu'elles se cachent les coquines, et souvent, la fleur tournicotée, incognito, de vraies petites discrètes, le petit matin étant le meilleur moment pour les trouver, gorgées de rosée, elles s'ouvrent grand aux premiers rayons, filtrés entre les feuilles, la mousse humide, les troncs d'arbre, Lilliputiennes frêles contre Goliath rugueux. La différence n'exclut pas la tolérance dans la nature. En amour, c'est pareil, en mieux.
L'amour un jour, l'amour toujours.
Bien sur que la violette a cette faculté d'enivrer le promeneur, sa grâce fragile combinée à son parfum si délicat font d'elle une séductrice des sous bois. Un peu comme un éclair d'intérêt dans les yeux d'une personne plaisante. De là à parler d'amour, fichtre, c'est un raccourci rapide que je n'emprunterai pas ; il me semble que chacun d'entre nous possède sa propre fleur, sa propre saveur, ses effluves de charme, que la violette était sans doute celle d'une chanson d'il y a longtemps, que la mienne sera celle dont tu tresseras une couronne sur ma tête, qui sait, des capucines, ou des coquelicots, de lanternes mandarines pour maintenir la flamme jusqu'à l'aube, plus encore.
Au final, pourvu qu'il y ait l'ivresse...

Commentaires