Lorsque vous consultez les tarots en douce...

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Sachez que vous n'êtes pas seul. Vous intégrez le tiers d'internautes reconnaissant de petites dérives inavouables qui font passer les consultants pour des illuminés. Et pourtant...
Mais comment cela peut-il s'expliquer, vous qui êtes si pragmatique, vous qui ne placez jamais la charrue avant les bœufs, vous, enfin, qui prônez le réalisme dans chacun de vos actes ?

Alors que la théorie possible est dotée d'un prosaïsme certain.
Tout ceci ne tient qu'en un seul mot.
La curiosité.
Cette fonction spécifiquement humaine qui fait de vous un être en évolution perpétuelle. C'est pour cette même raison, que vous allez, par exemple, en cuisinant, rajouter ceci ou cela, pour voir, et la récidive est régulière. Après, cela dépend bien sur de votre degré de maîtrise, à savoir que lorsqu'on est sûr de ce que l'on fait, dans la pratique, nous proposons des variantes plus facilement. C'est toujours cette volonté instinctive d'apprentissage qui s'incruste, et nous rend tellement imprévisible. Le fait de provoquer des actes inattendus pourrait inciter à penser que nous nous complaisons à cet accès de l'inconnu. Il s'agirait de constantes, ce qui relève presque de l'euphémisme en matière d'imprévu.

C'est que l'inconnu nous transporte vers quelque chose d'irrésistible. Et chacun est attiré par ses propres désirs de surprises. Cela signifierait-il que l'être pensant ne peut rester de marbre face à ses errances personnelles ? Je l'espère.
Parce que là, tout devient réellement possible.
Chaque découverte n'est plus une nouvelle réponse, mais l'opportunité de poser de nouvelles questions, et le questionnement nous fait grandir encore, et encore.

Les tarots en ligne représentent finalement la possibilité de s'interroger facilement, avec un programme habile qui switche et propose des alternatives prévisibles pour un public adulte un peu en manque de rêves tout prêt, à consommer immédiatement.
C'est un concept particulièrement brillant qui répond à une demande plutôt enfantine finalement.
Ne demande-t-on pas, comme un enfant un peu triste à sa mère, de quoi sera faite notre avenir prochain ?
N'est-il pas significatif que nous ayons à ce point besoin d'être rassuré ?
Pour quelle raison aurions-nous besoin d'une substitution maternelle ?
Est-ce à ce point tabou d'avoir besoin d'être rassuré que l'on confie cette demande à un ordinateur, une machine qui, curieusement, ne prodiguera pas de conseils, juste des probabilités ?
De quoi avons-nous peur ?
De nos propres réponses, ou de nous-même ?
Est-ce mal d'avoir peur de soi ?
Pourquoi ?
La recherche d'une piste menant vers la félicité peut-elle être condamnable ? Et qui seraient nos juges, alors que l'estimation de soi doit prévaloir sur le regard de l'autre ?

Investir sur les variables probables, voici un enjeu à la dimension des êtres en devenir.
C'est infiniment sain.
Louable.
Et grand.
Parce que la grandeur se doit d'être discrète, que la pureté n'est pas infaillible, que la Dame de cœur peut se mêler aux trèfles.
Que rien n'est figé.
En mouvements, toujours.

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