Etes-vous envisageable ?

 
...
C'est quoi donc, être envisageable ?
Est-ce que l'on évoque ici une possibilité, parce qu'en général, ce que nous envisageons, c'est de partir en vacances plutôt en juillet qu'en Août, ou de changer de bagnole, voire devenir propriétaire. Grosso modo, nous envisageons des alternatives matérielles.
La dérive est colossale, s'il s'agit d'échanges de fluides corporels.
Oui, j'ai la ferme intention de rester en équilibre sur la frontière de la bienséance. Comme toujours.

D'abord, il paraît important de déterminer qui est censé envisager qui, les circonstances marquent souvent la différence, soit, une personne envisage une autre personne, c'est à peu près le cas d'école classique.
Avant que notre société ne se transforme en brocante du matérialisme, nous parlions de désir.
Ciel !
S'il y a bien une chose que l'on ne peut enlever à ce mot là, le désir, c'est son aura sulfureuse ; déjà, rien qu'en le prononçant, on en ressent son potentiel. Il est rempli de sous entendus, de dessous attendus aussi, de sens interdits, décence inattendue. C'est un festival de réjouissances au programme qu'il promet, le désir.

Faites l'essai à présent avec le mot " envisagement ".
Plof !
C'est la catastrophe.
Franchement, vous vous voyez chuchoter à une tierce personne avec qui vous aimeriez bien vérifier si le plus si affinités un " je t'envisage de ton mon être " ?
Ben non.

Par contre, la même phrase avec LE mot qui change tout " je te désire de tout mon être " ... Aïe aïe aïe CARAMBA ...
Ca chauffe tout partout non ?

Pareil.
Amusez-vous à conjuguer les deux verbes, vous allez vite comprendre.
Je t'envisage.
Mouais.
Je te désire.
Yes.

Maintenant que nous avons tiré au clair ce problème de vocabulaire, il m'a été demandé de mettre la lumière sur un point de détail, trois fois rien en vérité, concernant l'honnêteté en matière d'envisagement. Humainement parlant, s'entend.
 
Evitons la langue de bois, je vous en prie.
On veut me faire croire que les interactions mixtes ne sont pas forcément une affaire d'attraction naturelle.
Il nous faut arrêter de croire que les saucissons poussent sur les arbres. Notre espèce est faite pour s'associer. Les uns avec les autres, sans la moindre équivoque. Je ne vois pas en quoi cela serait différent sous le prétexte fallacieux qu'il y a de l'amitié dans l'air. On peut parfaitement être ami avec quelqu'un ET l'avoir estimé, y compris sans penser à mal, parce qu'entre nous, le sexe n'est pas une action maléfique, c'est la résultante constante de notre nature.
Il y a des personnes que nous croiserons un jour, que nous trouverons attirantes pour des raisons qui n'appartiennent qu'à nous, que nous n'aurons pas pour autant de promiscuité physique réaliste, qui rejoindrons notre cercle de proximité, ou pas, d'ailleurs.
 
Le fait même de valider la présence d'autrui dans notre hémisphère prouve en soi que la possibilité d'affect existe.
Le désir, ou envisagement, ne découle pas forcément du phénomène. Les paramètres sont autres. Si la plupart des femmes, et j'insiste sur le pourcentage aléatoire, lient le désir avec l'affect, nous sommes loin du compte chez la plupart des hommes, qui dissocient tout naturellement les deux fonctions.
 
Vous comprenez vite pourquoi les femmes pensent, peut être à tort, mais j'en doute, que les hommes ne pensent qu'à ça. Ils le font, en effet, et ne vont pas non plus se jeter des pierres.
Ils sont ainsi faits, et ma foi, c'est un peu simpliste que de reprocher à la moitié de la population sa façon d'être.
Même combat pour les femmes qui, et je n'ai aucun doute ici, d'une simple phrase basique telle que " Et si je t'offrais des fleurs ? ", vont immédiatement partir en boucle sur le pourquoi, le comment, et le soupçon. Elles ne sont sûres que d'une chose : que les hommes ne le sont pas, sûrs.
 
C'est le serpent qui se mord la queue.
 
Alors que ce serait si simple d'être juste désirée, de l'entendre, de le savourer, et qui sait, d'envisager le plus si...

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