Je suis un premier choix (répète encore)

 
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Et tant que c'est pas tatoué à l'encre invisible dans ta chair, tu le redis, en boucle. On appelle ça de l'autosuggestion. C'est un peu un truc genre méthode Coué, sauf que ton seul gourou, c'est toi. Du coup, je préférai qu'on trouve un nouveau thème, genre de l'auto-conviction. Et bien ça me plaît mieux, la conviction. D'abord, c'est comme si on savait déjà qu'on est un premier choix, et ça, c'est carrément cool. Deuxiote, on a besoin de dégun pour se convaincre, vu qu'on est son propre gourou, et ça, j'adore. Plus besoin de la copine compatissante qui te tapote sur la main quand tu crois que t'y crois plus, tu me suis ? On gère.
 
Evidemment, l'auto-conviction, ça s'improvise pas.
Faut préparer le terrain, pour que ça germe, l'idée, tu vois.
Sur que si tu plantes une graine de courge, avant de t'improviser courge, ça va prendre des lustres. Mais c'est normal ! Tu n'est pas une courge, à la base. On ne change pas la nature profonde des gens, si tu saisis la nuance.
Et je suis certaine que tu commences à entrevoir où je veux en venir, avec mes gros sabots. Rectification importante : avec mes mules Tropéziennes, je préfère, ça me ressemble d'avantage, faut être honnête.
Donc, si tu creuses un petit trou, que tu plantes la graine " je suis un premier choix ", et bien on va parier, toi et moi, que ça va pas traîner à pousser, à ta vitesse de croisière, y'a pas le feu, on est pas pressées, toi et moi. On sait qu'on est faite pour être ce premier choix, alors on se prend surtout pas la tête. Faut juste penser à arroser régulièrement. L'hydratation, c'est hyper important, on ne le dira jamais assez. Et si par incroyable, tu as attendu des années avant de comprendre de quoi tu étais faite, c'est pas très grave.
L'idée générale, c'est de voir émerger, un de ces quatre jeudis impossibles, ta nature à toi, ce sentiment tout puissant qui fait de toi une personne exceptionnelle.
Sais-tu que lorsque tu l'auras compris, ça va crever les yeux de tous ceux qui se trouvent autour de toi ?
Pourquoi ?
C'est ainsi.
 
Si tu prends de la hauteur, que tu regardes tous tes choix passés, je crois bien qu'on pourrait changer quelques données, pour ceux à venir, par exemple. Si soudain, tu décides de ne plus choisir en fonction de ce que penseraient les autres, de l'image que tu offrirais au monde, tes maîtres à penser n'auraient plus qu'à remballer. La croisée des chemins, parfois, ça se passe de commentaires, de like, de cœurs qui battent pour toi. Il peut arriver que toi seule soit la priorité. Putain comme ça fait égoïste, si on lit hors contexte. Et pourtant, ça ressemble à une prise de position adulte et responsable, de ne plus se considérer comme le public, mais plutôt comme l'actrice de ton film. Tu arrives à t'auditionner, et décider que ce sera toi, la fille en grosses lettres sur ton affiche, c'est pas mal, pour commencer à te prioriser, enfin.
 
Pour l'heure, ta graine est en train de germer, ça pousse, ça va haut, ça file jusqu'aux nuages, et y'en a un paquet, au dessus de ta tête, ça tombe bien, ça tombe tout court, en fait il pleut.
Rien à foutre de la pluie.
Toi et moi, on vise plus haut que tout ça.
On attend notre vague.
Et la bonne vibration.
 
Tu sais quoi, ça va tout déchirer, tout remettre en question, à l'heure, à la vie, à la mort, à l'amour. Tu es un premier choix. Attention, ne me fais pas écrire ce que je ne pense pas. On a pas parlé de choix de roi, vu que les rois, ça n'existe pas. Les princes, on a compris, c'est pas la peine. On est le premier choix. Le notre.
 
Tu as compris le truc ?
Je me choisis, moi, comme premier choix.
Tu te choisis, toi, comme ton premier choix.
 
C'est dingue.
Et ça fonctionne.
La maîtrise passe par le choix.
Entre autres choses.
 
Tu choisis qui ?
Là, maintenant ?

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