...
En toute logique, j'allais y venir.
Maintenant qu'on sait que le bon n'existe pas, penchons-nous sur le cas de tous ces hommes fantastiques qui ne sont pas pour nous, mais que vous voulons quand même.
D'abord, faut savoir déterminer ce qui est bon pour nous, et par déduction, voire élimination (au sens figuré, s'entend), nous allons tout naturellement voir émerger les " faut-pas-y-toucher ".
C'est certain que s'ils étaient affublés d'une petite étiquette indicatrice, ça nous aurait bien faciliter l'examen, mais la nature est blagueuse, et le tester, c'est prendre le pouvoir. Et oui. Le savoir, c'est le pouvoir, les filles. On ne le dira jamais assez. Donc.
Cas de figure numéro 1 (je sais, ça fait un peu cabinet médical, mais un peu d'ordre dans tout ce bazar, diantre)
L'homme vous plaît. C'est déjà un bon début, vous en conviendrez. Premier rendez vous, c'est merveilleux. Il semble posséder toutes les qualités requises pour vous séduire, et d'ailleurs, ça, c'est fait. Petit aparté : un homme qui obtient tout de vous d'emblée n'aura plus rien à attendre. CQFD.
Les jours suivants s'inscrivent en lettres énamourées sur votre agenda, et vos copines suivent de près, sur Insta, à quel point Jules vous comble.
Second aparté : mais pourquoi avez-vous besoin de vous mettre en scène sur les réseaux sociaux avec Jules ??? Pour vivre heureux, vivons cachés.
Puis, incidemment, vous découvrez que vos copines (!) taguent Jules à chaque occasion, qu'elles suivent (aussi) ses publications, qu'elles le textotent, qu'il commence à vous poser des questions étranges sur les pratiques sexuelles de Lola, qu'il est toujours inscrit sur des sites de rencontre (au cas où ça foire avec vous, ah ben ça fait plaisir, la confiance...).
Mais...
Vous êtes amoureuse !
Alors toutes ces alarmes ne vous affolent pas, et vous restez, étalée sur votre bonheur comme un calife sur son sofa, en toute quiétude.
De la même façon, cette colère que vous sentez monter en lui à la moindre pécadille, c'est clairement qu'il est fou de vous. Fou, oui, sans doute. Parce qu'on ne hurle pas sur une personne qu'on aime sous prétexte qu'on a passé une mauvaise journée. Au contraire. On prend conscience de la chance incroyable que l'on a, enfin !
Pareil pour les crises de jalousie irraisonnées. Votre père veut lui péter la gueule, et votre mère prend de vos nouvelles dorénavant trois fois par jour, mais qu'est-ce qui lui prend soudain à maman ?
Mais non.
Il vous aime. Ils ne peuvent pas comprendre.
C'est ça oui.
Et vous allez bientôt vous retrouver, seule contre tous.
L'entourage est souvent le premier à percevoir l'incompatibilité entre vous et la personne aimée.
Et malheureusement, ce n'est pas parce qu'on aime, qu'on tient un gage de perdurer dans le temps avec l'autre.
Nous sommes des milliards d'êtres humains à vivre, ensemble, sur cette planète. Et l'effet attraction vers un matériau contraire n'est pas un fake, mais bien une possibilité.
Cas de figure numéro 2
Celui-là, vous le connaissez depuis super longtemps, et vous l'adorez. C'est une sorte de meilleur ami, qui est toujours là pour vous, vous l'appelez à toute heure du jour ou de la nuit, il vous accompagne faire les boutiques, vous donne son avis sur tout. C'est même étonnant que vous ne soyez pas encore sorti ensemble tellement vous êtes synchros.
Ce qui n'explique pas du tout que vous l'ayez retrouvé tout nu sous votre couette, le lendemain de votre rupture d'avec Jules, mais bon, vous n'allez pas défaire ce qui a été fait, n'est-ce pas.
Vous ne vous rappelez plus trop si c'était chouette ou pas, la noyade par alcool additionné aux larmes de crocodile, donc on va dire que oui.
En plus, il connaît toute votre tribu, il est déjà là aux évènements importants, vous sert de porte manteau accessoirement, et donne des câlins trop géniaux sans se soucier de la foule qui vous entoure.
Alors pourquoi était-il dans la case ami/ami ?
Maintenant que vous êtes sobre, et douchée, vous le regardez et vous pouvez constater que vous ne ressentez rien. Désir, zéro. Attirance (même un tout petit peu), zéro. Un bisou, zéro. Ben voilà, c'est pour ça. Et si vous êtes vraiment au bout du rouleau, que vous insistez quand même, en décidant que lui ou un autre, c'est tout pareil, alors votre estime de soi est la première de vos facultés à réparer d'urgence.
La règle d'or : on ne se force pas à sortir avec une personne. Le plaisir ne doit pas être une obligation. Si ça l'est, c'est un travail...
Nous pourrions énumérer comme ça des centaines, des milliers de cas de figure qui ne vous correspondent pas. Mais la question, la vraie, ce n'est pas de savoir qui n'est pas fait pour nous.
C'est plutôt de savoir ce qui nous pousse à vouloir absolument obtenir de qui ne nous est pas destiné.
Ce pourrait-il qu'il s'agisse de notre égo ?
A force de travailler sur notre potentiel, ne passons-nous pas à côté de quelques évidences ?
Nous sommes en perpétuelle quête du bonheur, tout le temps. Et puis, tout nous y incite, comme si d'être heureux était une nécessité. On nous dit quoi faire à chaque instant, pour être opérationnelle, pour être jolie, faire bien la cuisine, avoir un appart hyper feng-shui, s'habiller tendance, se maquiller comme il se doit, et tout ça, c'est pour notre bien. Pour que nous ayons le sentiment d'être heureuse. Punaise. Ce serait formidable si ça ne dépendait que de ça. Attention, je ne dénigre rien ici, parce qu'en effet, ça peut nous aider à nous sentir mieux. Mais le bonheur...
Du coup, chercher à obtenir ce qui nous paraît le meilleur, ne l'est pas forcément pour nous. Et là, je crois que nous tenons quelque chose d'intéressant.
Parfois, il suffit de se poser une seule question.
Suis-je en adéquation avec moi-même, à l'instant précis ?
Oui ou non.
Si cet homme qui bave en dormant, roulé en boule comme un ourson en hibernation, vous le trouvez craquant quand même, c'est qu'il se passe quelque chose. Mais je ne suis pas votre conscience, n'est-ce pas, alors, je vous invite à y répondre avec sincérité.
Et puis, tout le monde aime les oursons trop mignons...
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