Le bon sens sauvera le monde



Ou du moins, ce qu'il en restera.
Voici comment j'en suis arrivée à cette conclusion, alors que le débat fait rage autour des HP, des QI, des ATP, des PPP, et tout ce fatras de dénominations exotiques lorsqu'on évoque les personnes dotées d'une intelligence hors norme.
A la base, ça me gêne un peu toutes ces étiquettes que l'on colle à tout va, comme s'il fallait déterminer de façon pérenne qui peut faire quoi, de quelle façon, comme si l'être humain était quantifiable, mais d'où ça sort cette fatuité étonnante ?
Qu'on mesure les distances, les volumes, les choses qui nous entourent, je peux parfaitement l'entendre, si ça rassure tout le monde, et bien allons y, comptabilisons comme de parfaits petits bouliers le monde et plus encore. Par chance, l'univers est bien plus vaste, bien plus mystérieux que nous ne pourrons jamais l'envisager, nous et nos calculettes infinies. Personnellement, c'est exactement cette dimension incommensurable, qui me rassure. L'infinité quelque chose, et l'abstraction. Du coup, nous cherchons sans cesse, pour valider nos découvertes, pour avancer en terrain connu, et les seuls qui s'amusent vraiment, ce sont les explorateurs. Celles et ceux qui passent leur temps à chercher, parfois trouver ; puis ils passent la main aux comptables du monde, qui répertorient, étiquettent, nomment, comptent ; pour finir, on nous sert une bouillasse sans saveur véritable, édulcorée pour la masse que nous représentons, le danger est ailleurs, c'est certain.

C'est ainsi que certains optent pour le déni, dans les grandes lignes, de tout ce qui pourrait supposer une quelconque ambivalence quant à une différence trop marquée avec leurs congénères. Cela n'est jamais simple. Se fondre dans la foule, c'est le meilleur camouflage possible. Et se laisser glisser sur la pente ô combien savonneuse de l'incapacité chronique, c'est sacrément tentant, il faut le reconnaître. Pour autant, être remarquable n'est pas une sinécure, et ne pas se faire remarquer paraît une option facile. Ceci dit, ils ne sont pas de ces êtres incroyablement doués en tout et pour tout, et le seul réel apprentissage qu'ils peuvent réussir finalement, c'est une vraie facilité à donner le change, une espèce de capacité au mimétisme instantané. Une vraie obsession à la procrastination productive (ce qui n'est finalement pas incompatible, bien qu'antinomique). Plutôt doués pour captiver un auditoire, pour un peu qu'ils s'en donnent la peine. Ils sont plutôt crédible, même dans les pires situations. L'auto persuasion est un moteur sans faille, c'est un constat, puisqu'il faut rester factuel pour ces choses là.

Mais leur cheval de Troie à eux, ce sont les applications mathématiques sans n'avoir jamais appris le moindre théorème. Il y a celles et ceux édictent les principes de notre ordre des choses. Et ceux qui les appliquent, d'emblée. On ne peut que présumer qu'il s'agisse d'instinct, mais il se pourrait que ce soient les plus brillants d'entre nous. Parce qu'ils auraient la faculté incroyable de théoriser en appliquant les possibilités. Les erreurs ne sont pas interdites, elles font partie des essais. La vérité toute nue, c'est qu'ils savent, un point c'est tout. Ils ne peuvent l'expliquer avant, et leur esprit logique en fait de formidables guerriers qui ont traversé les temps, irréprochables de modestie. On appelle ça du bon sens.

Certes, ce post n'est sans doute qu'un raisonnement simpliste, basé sur du vent, et lorsque je prends un peu de recul avec ce que j'en sais, d'expérience, je le trouve satisfaisant. Je crois que la compréhension du plus grand nombre est plus importante qu'un flot de paroles qui n'ont aucun sens pour beaucoup. Chercher à expliquer et simplifier les choses ne les rendent pas stupides. Juste accessibles à tous. Les personnes les plus brillantes que j'ai pu rencontrer ont toutes un point commun. A leur contact, on a le sentiment qu'elles nous comprennent, et que nous sommes fait du même matériau. Que si la différence existe, c'est pour mieux s'entendre et se compléter.
Nous avons besoin de tous, car nous sommes tous indispensables, à notre manière. Notre interdépendance n'est pas fictive, juste le signe manifeste d'une civilisation.

Loin des dictas ronflants, et gonflants, j'invite les comptables à baisser le rideau. Les inventaires peuvent attendre. L'humanité doit prendre le relai, à présent.


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