Que faire face à un type insultant ?

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Et oui, comme vous pouvez aisément le comprendre à cet intitulé, j'ai repris le boulot hier, et croyez-moi, c'est comme de passer d'une semaine en méditation au Tibet à la tournée des shows d'humoristes français des années 2000. 
Clairement, c'est la descente aux enfers de Dante.



Moi qui était juchée sur mon nuage rose de femme active reposée...



Donc, motivée plus que bien à mon retour au bureau, ma journée s'est émaillée de retrouvailles, mais aussi de ragots de couloirs, plaintes et autres blagounettes. Tout allait bien dans le meilleur des mondes. Quelques minutes avant la fin de mon service, il a bien fallu que ça dérape. Et c'est ainsi que je me suis retrouvée en prise de bec avec un type. Le gars en question, une sorte de grand escogriffe parfaitement ignare, a jugé qu'il pouvait sans doute extérioriser son incapacité à être autre chose que rien, criant haut et fort, espérant faire taire mes revendications, légitimes au demeurant. Au demeuré, aussi.



Cela n'a duré que quelques secondes qui m'ont parue une éternité.
L'agression verbale n'est jamais une bonne solution.
S'il est vrai que l'insatisfaction peut expliquer son comportement, je l'ai ressenti comme une attaque surprise, un grand coup de canif dans ma bulle légère spéciale retour de vacances.
Et j'ai fait ce qu'il ne faut absolument jamais faire.
J'ai riposté.
Il criait comme un damné, dans l'optique évidente de couvrir mes propos par ses hurlements Cro-Magnon. Tout le monde sait que face à un comportement aberrant d'hystérie*, le calme est primordial. Et certainement pas la surenchère.



A ma décharge, je n'étais pas sure de la composante psychiatrique de l'antagoniste, j'ai donc réagi davantage comme lorsqu'on se retrouve en bagnole, qu'on vous coupe la route, et qu'en plus, le mec en face, dans son gros 4X4 passe le tiers de son corps par la fenêtre pour vous insulter. La fameuse loi du plus fort, ou de la plus grande gueule. En l'occurrence, la mienne est plus grande.

Mais j'ai un peu honte de m'être laissée embrigader dans une aussi lamentable démonstration de vocalises. 
Je me souviens qu'un jour, ma maman, qui sait donner de la voix lorsqu'il le faut, s'est faite poursuivre par un sale type qui a fini par bloquer sa bagnole pour la menacer avec une grosse chaîne de moto. Il me semble qu'il avait également attaqué, physiquement, la voiture. Par chance, pas ma mère, qui aurait pu lui rouler dessus, si vraiment elle était allée aussi loin dans la surenchère de la bêtise. Sauf que ma mère est une femme intelligente, qu'elle a (sur)vécu vingt cinq ans avec un pervers narcissique manipulateur, qu'elle s'en est sortie, et qu'elle a continué sa vie avec mon beau père, qui est un type bien. 

Ce que je cherche à expliquer ce matin, c'est que la fuite n'est pas forcément une attitude de lâcheté. Avec le recul, je pense que c'est précisément ce que j'aurai du faire, me barrer.
Et le laisser, lui et sa haine du genre féminin (ses propos étant parfaitement sexistes, bien entendu), et lui tourner le dos.
Il n'aurait sans doute pas compris le message, mais la conclusion aurait été alors bien plus parlante, bien plus drôle aussi. Là, pauvre imbécile, tu es en train de parler à mon cul, parce que tu ne dépasses pas ce niveau là, à mon sens. Et encore, mon cul mérite d'avantage d'attention que tes borborygmes affligeants. Y compris lorsqu'il s'exprime, lui aussi, mon cul.

Donc, ma leçon du jour est la suivante :
Si une personne se permet de porter atteinte à ton intégrité morale, la meilleure des solutions est de tourner les talons, et partir dans l'autre sens. Couper court au débat qui n'en ne sera jamais un. On ne peut dialoguer qu'avec un interlocuteur. Une personne insultante n'est pas un interlocuteur. C'est juste une personne qui vous dit des conneries. Un interlocuteur, c'est une personne qui attend de vous des réponses. Vous saisissez tout de suite la nuance, je pense

*Oui l'hystérie masculine existe ! Certes, elle est moins fréquente que la version féminine : un homme pour neuf femmes selon certains spécialistes. Elle se manifeste de manière différente. Car ici la volonté d'attirer l'attention et le besoin de reconnaissance entraînent d'autres manifestations : consommation d'alcool, exacerbation des attitudes "viriles"… etc...

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