Et oui !
Sauf qu'ils ne le savent pas. Et c'est précisément, ce fameux objet du désir dont on nous bassine depuis 1905, cette personne dont émane l'attraction sexuelle, pour Monsieur Freud, qui va vous rendre cette dimension romantique. C'est tout à fait inattendu, reconnaissons le. C'est qu'on avait perdu l'habitude de faire l'amalgame entre l'envie (ici, littéralement d'une pratique coïtale) et la place première aux sentiments amoureux.
Depuis des lustres, on veut nous faire croire que le sexe et le romantisme ne se fréquentent que peu ou prou. On oublie un petit détail, quant au fonctionnement masculin. L'homme, dans son ensemble, est prêt à tout (sauf exception qui confirme la règle) une fois qu'il a déclenché le processus de séduction. Entendons nous bien, nous savons tous pertinemment qu'une fois l'affaire conclue, adieu le Power flower, les surprises party, les jeux de cache cache, les mots doux, la pression en présence, vous savez, c'est je ne peux pas respirer une minute de plus sans toi, c'est tellement mignon, sur le moment, tellement insupportable au bout de huit jours, mais enfin, nous nous laissons chopper un peu par le cœur avec cette facilité qu'ont les enfants de croire à la petite souris ou au lapin de Pâques. Et globalement, l'homme ne nous veut que du bien, c'est juste qu'il en faut passer par son truchement personnel, et qu'il ne faut pas oublier qu'il n'y a rien de définitif en terme de désir.
Inutile de se formaliser, une fois passé le cap test de la bête à deux dos, une bonne moitié va repartir sur les chemins, à bicyclette...
Or donc, l'homme possède en lui cette capacité romantique.
Et comme je vous soupçonne d'une crédulité liée à vos années de no man's land, voici une petite séance de rattrapage, afin d'éclairer vos lanternes. Afin de déterminer si l'homme est en passe de déclencher son plan, ô combien ambitieux, je t'attrape et je te mords, il est essentiel de déterminer s'il est sous le charme. Et ça, c'est aussi très compliqué, puisque nos codes changent toutes les semaines, que ce qui pourrait passer pour un signe d'intérêt, n'est en jour 53, sur notre système calendaire, à classer sans suite, puisque vous avez terminé votre conversation avec une note désinvolte qui a semé le doute, dans un terrain miné qui va finir par vous exploser sous les pieds. Dommage, rejouez encore, mais sans vos pieds...
Bien entendu, il y a toujours les petites malines qui se croient au dessus des lois naturelles, et restent persuadées que l'homme va finir par changer d'avis. Ben non. Cela n'arrivera pas.
La règle est simple.
Un homme qui ne vous relance pas, c'est un homme qui est ailleurs. Pas sur votre territoire en tout cas.
Et si l'homme est ailleurs, il ne mérite aucun effort de votre part. Zéro. Notez ceci dans vos bonnes résolutions pour l'année qui commence. Tout en haut de votre check list. Vous allez gagner un temps fou, et pouvoir optimiser avec des partenaires au voyant vert. En mode ON, donc.
Là, il se trouve que l'homme ne se planque pas aux abonnés absents, il prend le temps avec vous, il vous en consacre à sa façon (faut pas non plus en demander trop, ce ne sont que quelques hommes, après tout… rires), bref, il est en phase ascendante. A tous les niveaux. Y'a tout qui prend de l'ampleur, et c'est là que le romantisme intervient, enfin.
Et l'on peut considérer qu'un homme sur deux va exploser son baromètre en mode il était une fois toi et moi, afin de finir, au plus vite, en version toi sur moi, et inversement. Or donc, voici venu le temps, non pas des cathédrales (ça, ça peut arriver aussi, dans un moment d'égarement, au paroxysme d'une crise post romantico délirante), mais plutôt aux futurs meilleurs souvenirs que votre ex vous laissera, immanquablement. Curieusement, vous allez conserver, dans un premier temps, en mémoire toute la félonie de la fin de l'histoire, puis, dans un second élan, presque en état, second donc, il vous reviendra, en bouffées légères, ces instants si choupinets que vous avez vécu, avec l'homme.
Inutile de se lancer dans une longue et fastidieuse énumération de tout ce qu'un homme épris est capable de faire, lorsqu'il est saisi à bras le corps par cette vague romantique inhérente à sa condition de presque conclusion, parce que pour finir, il faudra bien conclure, d'une façon ou d'une autre.
Mais il est certain qu'il le sera, romantique.
Même pas par calcul, en vérité.
Parce que le romantisme, cet état un peu particulier dans lequel on se laisse glisser, pour mille raisons aussi saugrenues que subtiles, c'est un état tout à fait contagieux. Ainsi, un être imprégné de son aura romanesque aura toutes les chances de vous refiler ce délicat virus, dont vous aurez toutes les peines du monde à vous défaire. Et pourquoi le feriez-vous ? Il y a pire fléau que de voir la vie en rose, n'est ce pas ?
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