Le coeur a ses raisons, bla bla bla


...
C'est incroyable comme on tourne en boucle, avec ces conneries. On a dit que tu m'accorderais une petite heure, histoire que je t'explique à quel point t'as pas le choix, avec ton palpitant. Ce qui va clairement pas t'avancer, d'un poil, on le sait d'avance, mais parfois, retracer l'histoire, ça permet d'y voir plus net.
Donc, on considère que, comme les copains, t'as rien vu venir.
C'est bien la peine tout ce tralalala, la distance gnagnagna, le masque et les gants, et la tête, et les pieds, et que sais-je encore...
On oublie tout.
Tout le temps.
On finit une histoire d'amour et on se jure, putain, c'est T E R M I N A D O, plus jamais, plutôt finir écrabouillé sous trois tonnes de patates toutes pourries, et les bios encore, les pleines de terre.
Mais oui, cause toujours.
Y'a pas longtemps, ben tiens, hier pour exemple, tu vois c'est pas vieux, j'ai trouvé une petite phrase rigolote. 
" La prochaine fois que je tombe amoureuse, assommez moi avec une pelle. Merci d'avance ".
Ben voilà.
T'as eu combien de coups de pelle, toi ?
Et ben visiblement ça suffit jamais.
Jeudi dernier, l'homme m'a regardée avec cet air navré de gamin encore pris sur le fait, les doigts dans le pot de confiture (!), et n'a pu que constater. C'est plus fort que moi, qu'il m'a dit. Tu le crois ça ? Ben tu peux. Avant de rajouter un " ben quoi, ça se commande pas ", qui m'a achevée par autant de naïveté contenue par un homme aussi sobre, en temps ordinaire.
Mais c'est que dès qu'il y a problème d'arythmie, avec notre cœur, Y'a tout qui part en sucette. Les je-m'en-fous-je-t'aime prennent toute la place, et les sauts d'obstacles, les Kolhanta de la passion, les confinés du sang perdu, les sans abris, sans amours, sans haines non plus, ça compense tu crois ? Moi je crois que non.
Je préfère encore vivre comme une furie, remontée comme un coucou suisse désorienté, qui sort à chaque vibration de l'être qui nous éveille, celui qui nous réveille, les belles au bois dormant, c'est la banqueroute, Y'a plus dégun, juste des plumes qui flottent encore dans les chambres abandonnées, au profit d'un soleil de plomb d'un mois de Mai qui n'arrivait plus, on attendait tous comme des cons, à nos fenêtres, les mains crispées aux rambardes, et c'était l'attente la plus infinie de toute une vie.
Alors, après ça, tu veux te restreindre ?
Mais de quoi nomdediou !!!!
Tu sais quoi, l'amie, la vie est sacrément courte.
Alors moi je te propose un super plan.
Vis 
Aime
Et vis, encore.
Et aime, encore.
En vérité, tout le monde s'en fout de qui tu aimes.
Et de pourquoi.
Ton cœur, de toute façon, il fera ce qu'il a décidé lui.
Les autres, quand tu penses deux secondes à tout ce temps qu'ils perdent à bavasser au lieu d'aimer, comme toi.
Tant pis pour eux.
Pas de pitié pour les aveugles du sens de la vie.
Il n'y a qu'une seule chose pour laquelle nous sommes tous conçus.
On choisit pas.
On se retrouve soudain face à quelque chose qui nous dépasse, et c'est déjà en soi une chance extraordinaire. On est un peu les élus du coup, tu vois. C'est pas si courant, d'être amoureux, tu sais.
Puis, des fois, on confond.
On s'emmêle un peu les pédales, à force d'espérer, peut être. Ou de vouloir tellement y croire. Puis, Y'a les amoureux de l'amour aussi. C'est certainement plus con que d'aimer une personne qui ne ressemble pas au politiquement correct. Et d'abord, depuis quand on te dicte la conduite à tenir, à toi ? C'est bien ce qu'il me semblait. Tu as encore changé d'avis ? Quelle importance ? C'est bien de la tienne qu'il s'agit non ? Pour vivre heureux, vivons tout court. 
Bien sur que le cœur a ses raisons, que la raison ignore.
Ce qui est écrit, on peut toujours pérorer pendant des heures, mais toi, ce temps là, il t'es précieux. Saisis le.

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