Jamais deux sans trois



...
A première vue, il n'y a pas plus con qu'un proverbe.
Et vous remarquerez que ça fonctionne pour tout et n'importe quoi. Jamais deux sans trois, sans déconner.
On parle de quoi, là ?
De bagnoles ? De gamins ? De mecs ou de gonzesses ? 

En tout cas, j'ai jamais entendu cette expression concernant les tunes par exemple. C'est lié au bon sens populaire, en fait.  Imaginez un peu, vous croisez le pépé du troisième, qui vous annonce, le sourire jusqu'aux oreilles dumbesques, presque, qu'il vient de récupérer un trop perçu des impôts, ce qui n'arrive déjà pas souvent, on est bien d'accord sur ce point, du genre deux mille balles. Et vous, qu'est ce que vous allez lui répondre au grand père en guise de congratulations, je vous le demande un peu, oui, ah ben papi, c'est bien, MAIS jamais deux sans trois.
OUais. Ben moi j'appelle ça plomber l'ambiance. Sérieux.

Alors, évidemment, si ça se trouve, pendant une discussion avec les potes, y'a Germaine qui pleurnichouille sur Monsieur Jules, qui vient , encore, de rentrer ventre à terre chez Madame (Jules), ce qui explique ses larmes de crocodile du Nil (oui oui, gaussez vous, ils ont de plus gros yeux, en toute logique, les sanglots sont en rapport). Histoire de remonter le moral de Germaine, une fois les Mojito de circonstance consommés, y'en a bien un qui va finir par lancer le fatidique, et pour le moins tragi-comique, jamais deux sans trois.
Ce qui risque d'avoir pour effet, en premier lieu, une certaine stupéfaction générale, expédiant le plaisantin direct au coin du paria, en général, c'est sur le tabouret bancal ; puis, la réaction en chaîne. Germaine hoquette, juste avant de vomir sur le tapis persan que lui avait ramené Monsieur Jules, de ses dernières vacances avec Madame (Jules, si vous suivez toujours).
Son désespoir extirpé du gosier, il y aura peut être une âme charitable pour passer à l'offensive, prise en charge de Germaine la vomiteuse direction la salle de bain avec copine compatissante et pas nauséeuse, de préférence, puis action/ réaction, déménagement express de la table basse, roulé anarchique du dit tapis oriental qui va finir ses jours en héros, projectile volant tout à fait identifié, qui va se dérouler dans sa chute du 8ème, pour finir majestueusement sur le toit de la bagnole de la pétasse du 6ème.
Bien fait. Elle, on l'aime pas du tout, ça tombe bien, des fois, le hasard. 

Concernant les bagnoles, ça fait un peu brise fer, quand même.
Et ce sont souvent les belles mères qui achèvent les jolies petites voitures offertes par beau papa, les anniversaires de mariage coûtent un bras, au fil du temps. C'est toujours moins cher qu'un divorce. Mais placer un jamais deux sans trois, alors qu'elle porte encore sa minerve au cou, dernier vestige de son accident d'il y a un mois, environ, je ne suis pas sûre que ça va passer crème.

Peut être étais-je trop primaire, dans mon extrapolation.
Jamais deux.
 Sans trois.
Jamais d'eux sans toi.
Et là, ça place l'affaire dans un questionnement philosophique.
Comment eux pourraient-ils exister, sans toi, pour les nommer ?
Vous l'aviez pas vue venir, celle là.
Comme j'ai mon souci (au demeurant, connu) d'égo, cela va de soi que je préfère être ce toi, mon moi l'exige. Pour autant, je suis parmi eux, lorsque il s'agit de vous. Et c'est assez agréable, de se mêler aux autres. S'il s'agit bien d'eux, qui serions-nous, vous et moi ? Ceux d'en face. Effet miroir. Polissage. Polissons. Digressions à discrétion. Clin d'œil complice, à elle qui sait.
Polisson à lui, qui sait.
A une virgule près, mes deux yeux dégainent, et font mouche.

C'est bien de l'usage que l'on en fait que les mots nous servent, ou nous fustigent.
" Tierce fois, c'est droit ".

J'ai donc cherché dans quels contextes l'utiliser à bon escient.
Et j'ai fini par trouver.

Parce que, ne l'oubliez pas.
Qui cherche, trouve.
Rires...

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