Lorsqu'il pleut sur ta ville, mais pas sur ton coeur...









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C'est n'importe quoi, je te l'accorde.
Alors quoi ? Tu annonces à grands renforts de textes pro romantiques à mort, amor, et puis quoi encore, et crac, tu lâches l'affaire avec la vélocité d'un raptor super vénère. 
C'est que tu files un mauvais coton, ma fille, c'est garanti. En temps normal, et c'est sûr que cette année, pour la norme, on est pas trop dans la vibe, mais bon, tu devrais regarder ton p'tit cœur de gonzesse avec tous ces bleus, t'aurais la larme coincée quelque part entre ton cerveau qui te dit d'arrêter tes conneries, rien ni personne ne mérite que t'aies mal comme ça, et ton minou qui t'envoie des signaux de détresse genre, help me, j'veux pas me dessécher, envoyez de l'homme, du musc qui brusque, de la chair bombée de désir, du sexe, merde !
Faut être honnête quand même, t'as un peu chouiné dans le vestibule de meilleure amie à 500 mètres, et c'est sans doute là que tu l'as entendu se briser, le traître.
Il est remonté par ta gorge, et s'est évaporé à l'air libre.
Petit duel entre gros chagrins et nouvelles possibilités
Et vois comme la vie est curieuse.
Tu en quittes un, avec tellement de tristesse que tu crois que rien ne sera plus possible, et le lendemain, t'as un capuccino gratos, au détour d'une ruelle, sous un soleil de plomb. 
T'es là, avec ton panier en rotin, t'as le cheveu hirsute, la savate fatiguée, la tenue en déconvenue des plus complètes, et quelle importance, vraiment, puisque la pêche est bonne quand même. Comme quoi. 
Se pomponner, s'infliger du talon efficace d'une dizaine de centimètres, un peu comme si tu tentais un rattrapage par le bas, pour ceux qui ne dépassent pas la longueur du mikado, genre..., tout ça, ce serait (presque) des foutaises.
On ne sait plus à quel sein se vouer, faut reconnaître.
Les hommes préférent les " si on le savait, on serait moins emboucanée, c'est notre seule certitude "...
Alors du coup, t'as un peu galopé dans une pampa inconnue, toujours cette affaire bizarre d'herbe plus verte ailleurs, surtout dans la pampa, c'est déjà carrément improbable. C'est plutôt de la succulence, sous cette latitude précise. Ouais, je me doute bien qu'à l'instant T, le gringo, il a pas du tout réfléchi à la couleur, plutôt à la nouveauté, si vous voyez ce que je veux dire.
C'est doux ! C'est neuf ?
NON. Mais c'est doux.
On parle, on dine, on parle, on boit, on parle, on ricane, on parle encore et encore, on déconne un peu, beaucoup, on parle plus.
Le lendemain, on a pas du tout mal à la tête. On est même assez content d'avoir largement franchi toutes nos règles de conduite habituelles. 
Tiens, ça c'est fait.
Puis la raison, celle qui fait sonner le glas, DRELINDRELIN.
On s'en fout un peu, de la quincaillerie qui clinque dans nos oreilles, on va pas commencer à regretter toutes les conneries déjà faites. On serait pas rendus, sérieusement. 
On contritionne un peu, si besoin, une poignée de secondes pour les adeptes du Confiteor. Perso, c'est plutôt la marmelade d'oranges. Et basta cosi.
Ton coeur, au fait ?
Ben il est toujours complètement de traviolle, il a bien morflé, le bougre, et sans doute qu'il lui manque quelques miettes ici et là. Des trucs qui ressemblent à des fuites, des petits corridors sombres et creux dans lesquels peuvent s'engouffrer les sonnets tristes de l'amertume. Des fois, il en reste en stand by. Mais pas trop. 
La résilience du chagrin est proportionnelle à celle de l'affection. Plus tu as aimé, plus tu as souffert, plus tu acquiers de capacités à t'en remettre. 
Me demande comment ça se fait, je ne suis pas spécialiste en la matière. C'est mon constat de quinqua au coeur toujours un peu fougueux. Pour le reste, vivre, espérer, et cette foi chevillée à l'âme.


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