C'est quoi, les jours fériés ?



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J'en connais qui ne posent leurs congés qu'en calculant avec. Les jours fériés. Les bonnes années, il est possible de (presque) doubler son capital congés, autant dire que c'est une bonne pioche. Et de fait, j'ai longtemps ricané bêtement en découvrant leurs calculs d'apothicaires, qui me semblaient si matérialistes, pas très classieux.

Et cette année, j'ai franchi le cap. Je me suis vue en train de lorgner sur ce mois de mai 2024, avec la ferme intention de faire comme les copains, me transformant pour l'occasion en vile gratteuse de temps à perdre comme bon me semble. Oserai-je un aveu jubilatoire en découvrant la combine ? Clairement, oui.

J'ai découvert, aussi, que nul remord ou complexe d'aucune sorte ne se faufila dans mon esprit, me rappelant comme c'était enfantin, ce modus operandi. Un peu comme lorsqu'on compte les jours restants avant les grandes vacances. Deux mois entiers. Comment se douter, alors, que ce sont les exceptions de notre existence, que pour penser poser une petite semaine de rien, il nous faudra trimer plus de deux mois... L'ignorance a ceci de bon qu'elle nous évite la déception trop vite. Elle s'inclue dans l'enfance, avec l'innocence. Et c'est très bien comme ça. Inutile de gâcher ces instants merveilleux, les quelques semaines qui précèdent ces soixante jours bénis, qui, pour ma part, restent gravés à tout jamais dans mes souvenirs heureux.

Donc, j'ai compté.

J'ai listé chaque mois, les uns après les autres, à l'affût de l'aubaine à saisir. J'étais au téléphone avec une amie, et nous étions aussi survoltées qu'en période de soldes, les ultimes, celles à 50 % et plus. J'ai réussi à grapiller ici et là, des rallonges, et c'était un peu comme des petits bonus bien mérités, déjà, d'avoir chercher, et surtout, d'avoir trouvé quelques combines. Un petit férié par ci. Un petit pont par là. Un aqueduc en Mai. 2024. Happy joie, je suis.

Comme nous nous extasions de notre habileté quasi machiavélique, parce que oui, les choses folles ne sont pas les mêmes, chez les uns ou les autres, nous nous sommes interrogées sur les fériés. D'accord, on profite de l'Ascension pour choper un pont, c'est entendu, mais est ce que le commun des mortels, qui en bénéficient tout pareil, savent de quoi il s'agit ? Que nenni. Voyez comme la mémoire collective est sélective... Si en effet, on visualise assez bien Pâques, pour son apport calorique limite obligatoire, on ne sait (j'en jurerai) plus que c'est l'une des fêtes des plus importantes chez les chrétiens. Pourquoi n'avons nous pas rajouté toutes les fêtes religieuses, à ce compte là ? Imaginez les fériés qui se multiplient comme des petits lapins (de Pâques)...

Ben non, ça fonctionne pas comme ça.

Les fériés français sont au nombre de 11, et sont " offerts " par l'Etat français, de façon " traditionnelle ". Et ça comprend, pêle-mêle, les fêtes chrétiennes, les fêtes commémoratives et fêtes civiles. Un point c'est tout.

Fortes de ces informations, nous avons donc appliqué la règle du profit des petites gens. 11 jours offerts à qui nous avons grignoté 11 jours malignement calculés qui se sont greffés à nos 5 semaines gagnées à la sueur de nos fronts.

C'est quoi, déjà, les fériés ?

C'est cadeau !


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